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Les composants de la
phrase
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La
phrase
Une
phrase est une unité qui a sa propre autonomie
syntaxique : elle ne dépend d’un point de vue grammatical
d’aucune autre unité.
a)
Nous vous communiquerons tous les détails
nécessaires à la constitution du dossier.
b)
Viens et regarde.
c)
c)
Après
plusieurs jours passés à la campagne, il est venu nous
rejoindre dans le chalet que nous avaient prêté mes
parents.
À
l’écrit, la phrase se reconnaît par ses limites : à
gauche, une majuscule et à droite, un
point. Le point peut être remplacé par un autre
signe de ponctuation
(point
d’interrogation, d’exclamation,
point-virgule…). |
Phrase
simple et phrase complexe
On
appelle phrase simple une phrase qui
comporte une seule proposition
et
phrase complexe une phrase qui en comporte
plusieurs. La phrase (a) est une phrase simple, les phrases
(b) et (c) sont des phrases complexes.
Dans
la phrase (b), les deux propositions sont coordonnées
par et. On peut alors considérer qu’il s’agit en
fait de deux phrases simples et réserver l’appellation
de phrase complexe aux phrases de type (c)
contenant une ou plusieurs
propositions
subordonnées. |
Phrase
verbale et phrase averbale
On
appelle phrase averbale une phrase qui ne
contient pas de verbe principal.
Attention
à la marche !
Bienheureux
les pauvres en esprit.
Une
phrase averbale peut contenir un verbe, mais c’est le
verbe d’une proposition subordonnée.
Bienheureux
celui qui connaît une telle expérience. (connaît
est le verbe de la proposition subordonnée relative
qui connaît une telle expérience ; la phrase
pourrait se réduire à bienheureux
celui-là |
haut
La
proposition
La
proposition contient un verbe à un mode personnel
La
proposition est un constituant
de
la
phrase
.
Elle se compose d’un sujet
et
d’un groupe verbal. Le groupe verbal a pour noyau
un
verbe conjugué à un mode personnel (indicatif, subjonctif,
conditionnel et impératif).
Dans
son article, le journaliste résume brièvement l’histoire puis
il explique comment l’auteur décrit une période de sa vie qui
l’a profondément marqué quand il vivait à
Paris.
Dans
cette phrase, on compte cinq verbes accompagnés de leur
sujet : le journaliste résume ; il
explique ; l’auteur décrit ; qui a marqué ; il
vivait. Ces cinq verbes forment le noyau de cinq
propositions.
Dans
une phrase, il y a donc autant de propositions qu’il y a
de verbes conjugués à un mode personnel.
À
l’impératif, le sujet n’est pas exprimé, mais il est
contenu dans les terminaisons du verbe.
Résumons
l’affaire (-ons est la terminaison de la
1re personne du pluriel).
Tous
les mots d’une même proposition ont une fonction par
rapport à un mot de cette proposition. Ainsi, dans notre
exemple, à Paris a une fonction dans la
proposition quand il vivait à Paris et ne peut
être complément de résume ou
décrit…
Selon
les liens qu’elles ont entre elles, les propositions ont
des statuts différents et sont appelées
proposition
indépendante,
proposition
principale
ou
proposition
subordonnée.
Il existe aussi les
propositions
incidentes.
Je
pars demain. (proposition
indépendante)
Je
partirai quand j’aurai terminé. (je
partirai : proposition principale ;
quand j’aurai terminé : proposition
subordonnée). |
haut
Les propositions
indépendante principale et
subordonnée
Soit
la phrase :
Dans
son article, le journaliste résume brièvement l’histoire, puis
il explique comment l’auteur décrit une période de sa vie qui
l’a profondément marqué quand il vivait à
Paris.
Cette
phrase comporte plusieurs propositions
qui
ont des statuts différents.
La
proposition indépendante
Une
proposition qui n’est pas dans un lien de dépendance avec une
autre proposition est appelée proposition
indépendante.
« Dans
son article, le journaliste résume brièvement
l’histoire » est
une proposition ; cette proposition ne dépend d’aucune
autre proposition ; elle ne contient aucun terme dont
dépendrait une autre proposition : c’est une proposition
indépendante.
La
proposition principale
Une
proposition qui contient un terme dont dépend une autre
proposition est appelée proposition
principale.
« il explique » est
une proposition principale car elle contient le verbe
explique dont dépend la proposition « comment
l’auteur décrit une période de sa
vie ».
La
proposition subordonnée
F
Une
proposition qui a une fonction par rapport à un mot d’une
autre proposition est appelée proposition
subordonnée.
« qui l’a profondément marqué »
est
une proposition qui dépend du nom vie : c’est donc
une proposition subordonnée.
F
Selon
le terme qui les introduit, on
distingue :
les
propositions relatives, introduites par un pronom
relatif |
qui
l’a profondément marqué |
les
propositions conjonctives, introduites par une
conjonction |
quand
il vivait à Paris |
les
propositions interrogatives indirectes introduites
soit par la conjonction si, soit par un terme
interrogatif |
comment
l’auteur décrit une période de sa vie |
Une
proposition n’est dite principale ou
subordonnée que par rapport à une autre
proposition. Ainsi, une proposition peut être
subordonnée par rapport à une proposition A tout en
étant principale par rapport à une proposition
B.
« comment
l’auteur décrit une période de sa vie »
est
une proposition subordonnée, complément de explique,
mais c’est aussi une proposition principale par
rapport aux subordonnées « qui l’a profondément
marqué » et « quand il vivait à
Paris ». |
haut
La proposition
relative
La
proposition relative est une subordonnée
introduite par un pronom relatif (qui, que, quoi,
dont, où, lequel, quiconque).
a)
a)
C’est le
bureau dans lequel il
a toujours travaillé.
b)
b)
Vous
compléterez le dossier que vous
avez reçu.
c)
c)
Je
l’aperçois qui
arrive en toute hâte.
d)
d)
Qui veut
voyager loin ménage sa monture.
e)
e)
Embrassez
qui vous
voudrez.
La
proposition relative est généralement complément de
l'antécédent du pronom relatif.
a) La proposition dans lequel il a toujours
travaillé est complément du nom antécédent bureau (tout comme le
serait du directeur
dans une phrase telle que C’est le bureau du directeur ).
b) La proposition que vous avez reçu est
complément du nom antécédent dossier.
c) La proposition qui arrive en tout
hâte est complément du pronom antécédent l’.
Quand le
pronom relatif n’a pas d’antécédent, la relative est sujet (d)
ou complément (e) du verbe de la principale.
Le
pronom relatif, contrairement à la conjonction de
subordination, a toujours une fonction dans la
relative.
a)
a)
lequel :
complément
circonstanciel du verbe a travaillé.
b)
b)
que :
complément d’objet direct du verbe avez
reçu.
c)
c)
qui :
sujet
du verbe arrive.
d)
d)
qui :
sujet
du verbe veut voyager.
e)
e)
qui :
complément
d’objet direct du verbe voudrez.
Le
verbe de la relative peut être à l’infinitif. Dans ce
cas, le sujet n’est pas exprimé.
Il
répertorie les organismes à qui adresser une demande
de subventions.
La
proposition relative peut ne pas comporter de verbe,
notamment avec dont et voici, voilà. C’est
un statut particulier puisque normalement toute
proposition se compose d’un sujet et d’un
verbe.
Aliette
a eu neuf enfants dont huit
filles.
L’homme
que voici est notre nouveau
directeur. |
haut
La proposition
conjonctive
Définition
La
proposition conjonctive est une subordonnée introduite
par une conjonction de subordination (que, lorsque,
puisque, quoique, comme, si et quand) ou par une
locution conjonctive (parce que, bien
que…).
Nous
avons exigé qu’il soit présent à notre prochaine
rencontre.
Ils
donneront une réponse quand ils auront étudié la
question.
Nous
obtiendrons gain de cause parce que nous avons
raison.
La
conjonction de subordination (contrairement au pronom
relatif) ne représente jamais aucun autre mot de
la phrase et n’a
aucune fonction dans la proposition. Elle sert
seulement à marquer qu’il existe un lien de dépendance
entre une proposition et un terme de la proposition
principale, tout comme la préposition sert à marquer un
lien de dépendance entre deux groupes de
mots.
La
souris a peur du chat.
La
souris a peur que le chat ne la
mange.
Les
conjonctions autre
que que
apportent une information de sens.
J’étudierai
le projet quand j’aurai toutes les pièces en
mains (valeur
temporelle).
J’étudierai
le projet si j’ai toutes les pièces en mains
(valeur
conditionnelle).
J’étudierai
le projet puisque j’ai toutes les pièces en mains
(valeur
causale). |
Les
fonctions de la conjonctive
Une
subordonnée conjonctive peut occuper de nombreuses fonctions
soit au niveau de la phrase, soit au niveau des
constituants.
La
conjonctive peut être :
sujet
|
a)
Qu’il ait oublié notre rendez-vous ne
m’étonne pas. |
complément
d’objet direct (COD) |
b)
J’espère qu’il n’oubliera pas notre
rendez-vous. |
complément
d’objet indirect (COI) |
c)
Je m'étonne qu'il ait accepté ces
conditions.
d)
Je m'attendais à ce qu'il refuse. |
complément
circonstanciel |
e)
Nous vous répondrons quand nous aurons étudié le
dossier. f) Il n’a pas répondu parce
qu’il ne comprenait pas la question. g) Il
faisait plus chaud qu’on l’avait
annoncé. |
complément
du nom |
h)
Nous avons émis l'idée qu'un nouveau produit pouvait
être créé. |
complément
de l’adjectif |
i)
Ses parents étaient très fiers qu'elle ait
réussi. |
On
notera que les propositions complément d’objet indirect,
contrairement aux noms COI, ne sont pas toujours
introduites par une préposition.
Pour
retrouver la fonction d’une proposition, on a souvent
intérêt à réduire la phrase et à remplacer la
proposition, quand c’est possible, par un pronom
(cela) ou un adverbe.
a)
Cela ne m’étonne pas.
b)
J’espère cela.
c)
Je m’étonne de cela.
d)
Je m’attendais à cela.
e)
Nous vous répondrons plus
tard.
f)
Il n’a pas répondu à cause de
cela.
g)
Il faisait plus chaud que
cela.
h)
Il avait émis l’idée de cela.
i)
Ses parents étaient très fiers de
cela. |
haut
La proposition
interrogative indirecte
La
proposition interrogative indirecte est une subordonnée
introduite soit par la conjonction si, soit par un
terme interrogatif : pronom (qui, que, quoi,
lequel), déterminant (quel) ou adverbe (comment,
pourquoi, où, quand, combien).
Dis-moi
s’il est heureux et ce qu’il compte
faire.
J’ignore
qui il a rencontré.
Personne
ne comprend comment elle a pu obtenir ces
renseignements.
Je
me demande quelle sera sa
réaction.
Les
subordonnées interrogatives dépendent d’un verbe qui
contient dans son sens une question
(demander) ou une valeur négative (ignorer, ne
pas savoir…).
Sur
le même principe, il existe des propositions
subordonnées exclamatives indirectes.
Observez
comme il a fait des progrès.
Vous
savez à quel point il est attaché à ce
projet. |
haut
La proposition
incidente
On
appelle proposition incidente une
proposition qui n’est pas coordonnée et qui n’a aucun lien de
dépendance avec un membre de la phrase dans laquelle elle se
trouve intégrée.
Il
faudra, soit dit en passant, être beaucoup plus
vigilant.
La
proposition incidente joue en quelque sorte le rôle d’une
parenthèse.
On
utilise notamment la proposition incidente pour indiquer
que l’on rapporte les paroles de quelqu’un. Ce type de
proposition est appelé incise.
Il
fallait, expliquait-elle, revoir l’organisation
de la structure.
La
proposition incidente peut se trouver au début, au
milieu ou à la fin de la phrase.
À
ce qu’il paraît,
le directeur a proposé sa démission.
Le
directeur a, paraît-il, proposé sa
démission.
Il
faudrait envisager d’autres possibilités,
rétorqua-t-il. |
haut
L’analyse
grammaticale
Analyse de
la phrase
L’analyse
au niveau de la proposition fait apparaître différents groupes
qui constituent le sujet, les compléments d’objet, les
compléments circonstanciels, les compléments d’agent ou
l’attribut. Ces groupes sont appelés constituants de la
phrase.
? On
repère facilement les constituants dans les phrases
simples.
La
secrétaire rédige le rapport.
Cette
phrase se compose de trois constituants : le verbe
(rédige), le sujet (la secrétaire) et un
complément d’objet (le rapport).
? L’analyse
peut paraître plus délicate pour les phrases complexes, mais
elle se fait de la même façon.
Le
jury qui sera chargé de la sélection retiendra deux projets
susceptibles de répondre très précisément à l’ensemble de nos
besoins.
Cette
phrase se compose également de trois constituants :
–
un verbe : retiendra
–
un sujet : Le jury qui sera chargé de la
sélection
–
un complément d’objet direct : deux projets
susceptibles de répondre très précisément à l’ensemble de nos
besoins.
Pour
s’assurer de l’analyse d’une phrase complexe, on peut
réduire les différents constituants à leur forme la plus
simple.
Le
jury retiendra deux projets. (retiendra :
verbe ; Le jury : sujet ;
deux projets : complément d’objet
direct) |
Analyse des
constituants
Chacun
des constituants de la phrase se compose d’un noyau qui
peut avoir lui-même des compléments. Ces compléments se
rattachent au noyau.
?
Ainsi dans la phrase exemple, on peut analyser le sujet :
jury :
noyau du sujet (tout comme le verbe retiendra est le
noyau de la phrase).
Le :
déterminant
du nom noyau jury.
qui
sera chargé de la sélection :
complément du nom noyau jury.
?
Le complément d’objet, lui, s’analyse ainsi :
projets :
noyau du complément d’objet.
susceptibles
de répondre très précisément à l’ensemble de nos
besoins : épithète
du nom noyau projets.
?
On peut à nouveau analyser les constituants :
de
répondre très précisément à l’ensemble de nos besoins :
complément
de l’adjectif susceptibles.
très
précisément :
complément circonstanciel du verbe
répondre.
à
l’ensemble de nos besoins :
complément d’objet indirect du verbe
répondre.
très :
complément de l’adverbe précisément.
de
nos besoins : complément
du nom ensemble.
haut

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